Pesticides : rapports territoriaux

Les environnements étudiés

L’évaluation de la présence des pesticides à l’échelle régionale s'inscrit dans le projet associatif d'Atmo Occitanie, en répondant aux objectifs suivants :

• Mieux connaître qualitativement et quantitativement la présence de pesticides dans l’air ;
• Etudier la variation de l’exposition aux pesticides au cours de l’année pour divers environnements agricoles ou non agricoles ;
• Etudier l’évolution de la composition du compartiment aérien d’une année sur l’autre ;
• Mettre à disposition l’ensemble des agences sanitaires, des professionnels et du grand public les données recueillies. 

En 2023-2024, les mesures de pesticides permettant une évaluation de la présence de ces polluants pour divers environnements agricoles (grandes cultures, arboricultures et viticultures) et non agricoles sur les deux grandes métropoles en région (Montpellier et Toulouse). Dans une perspective d’évaluation sanitaire à large échelle, les mesures sont représentatives de l’exposition de fond des populations, c’est-à-dire de l’ensemble du bassin agricole, au-delà des simples communes concernées par les dispositifs. 

34 pesticides retrouvées dans l’air ambiant en Occitanie

En 2022-2023, parmi les 34 molécules pesticides présentes dans l’air en région, 23 possèdent des caractéristiques de perturbation endocrinienne présumées ou avérées. Le nombre de pesticides quantifiés depuis 2018 est assez constant, entre 30 et 40 molécules quantifiées par campagne sur plus d’une centaine recherchée.

La proportion de molécules par grande famille est assez équilibrée, même si historiquement les fongicides restent plus présents, notamment du fait de la composition de certains produits phytosanitaires qui associent plusieurs substances actives.

Des environnements urbains comparables à certains sites ruraux

Les herbicides sont globalement plus nombreux dans des environnements agricoles de grandes cultures, tandis que les fongicides sont toujours majoritaires dans les environnements viticoles. Enfin, les insecticides semblent être plus nombreux sur les sites à dominante viticole et arboricole. Pour ces derniers, il s’agit des sites en polyculture, et dont la culture principale en termes d’occupation des sols est l’arboriculture.

Comme depuis le début des mesures, des pesticides sont quantifiés sur l’ensemble des sites d’études en Occitanie quel que soit l’environnement agricole dominant autour du site. On observe que certains sites éloignés de cultures (en environnement urbain) présentent un nombre de molécules dans les échantillons équivalents à ceux de certains sites proches de cultures. Cela montre le potentiel de transport sur plusieurs dizaines de kilomètres des pesticides via la masse d’air, d’une zone traitée vers une zone non traitée.

Des cumuls de concentration hétérogènes selon les environnements

Les cumuls de concentrations de pesticides les plus élevés lors de cette campagne se situent dans des environnements de grandes cultures céréalières de la plaine du Tarn, et du bassin du Lauragais. Cet indicateur est en hausse depuis 3 années, notamment en lien avec une hausse des concentrations de prosulfocarbe dans les échantillons.

Cette observation n’est pas toujours vérifiée sur l’historique de mesures, puisque sur la période 2018-2021, le secteur Aude viticole présente des cumuls de concentration équivalent aux secteurs céréaliers. 

Les environnements les plus préservés sont ceux situés dans les Pyrénées-Orientales (arboriculture et viticultures) et Gard viticole. La densité de cultures sur ces secteurs est parmi les plus faibles du réseau de mesures, pouvant expliquer ces indicateurs de cumuls moins importants.

Panorama des principales molécules retrouvées en Occitanie

Durant la campagne 2022-2023, les pesticides dont on retrouve les plus fortes concentrations sont :

• Le folpel, fongicide pour lutter contre le mildiou de la vigne, et dans une moindre mesure pour lutter contre les maladies fongiques des céréales (septoriose, mildiou), principalement quantifié au printemps et au début de l’été.
• Le prosulfocarbe, herbicide à large spectre d’action, homologué pour des cultures céréalières d’hiver (blé dur/tendre, orge, seigle et épeautre), exclusivement retrouvé d’octobre à décembre
• La pendiméthaline, herbicide pouvant être utilisé aussi bien au printemps sur du colza ou du maïs, qu’à l’automne sur des céréales d’hiver (blé tendre, seigle, orge).

Parmi les molécules les plus fréquemment présentes dans les échantillons, on retrouve le trio de substances précédemment décrit. D’autres molécules, aux moins fortes concentrations cumulées, sont régulièrement contenues dans les échantillons en 2022-2023 :

• Le s-métolachlore, herbicide utilisé pour le désherbage de parcelles céréales (type maïs) ou de cultures de graines oléagineuses (type tournesol), quantifié principalement de mars à septembre sur la quasi-totalité des sites
• Le lindane fait partie des substances active parmi les plus fréquemment quantifiées en Occitanie ces dernières années. Les concentrations mesurées ne sont pas liées à un usage, en raison de son interdiction depuis 1998, mais à une rémanence de la substance dans l’environnement.
• Le tébuconazole, le trifloxystrobine et le cyprodinil : fongicides pouvant être utilisés en viticulture contre l’oïdium, ou en arboriculture pour cibler certains champignons. Ces composés sont quantifiés principalement de mai à juillet.

Les mesures de glyphosate réalisées pour la 2e année consécutive sur « Tarn urbain » font état d'une présence quasi continue de la molécule dans les échantillons. Cependant, les indicateurs de cumuls restent relativement limités par rapport aux autres herbicides relevés sur ce site : prosulfocarbe, pendiméthaline et s-métolachlore.
 

En complément …

Consultez le rapport d’étude complet du suivi des pesticides
 

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