Trafic routier : levons le pied
En Occitanie :
- Le trafic routier est la principale source d’émission d’oxydes d’azote (NOx), polluants ayant un impact sanitaire et le premier émetteur de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique. Dans une moindre mesure, il contribue également à l’émission de particules fines (PM2,5).
- Le secteur du chauffage résidentiel et plus particulièrement le chauffage au bois non performant, est le principal émetteur de PM2,5.
Entre 27% et 32% de la population sont exposées à des concentrations annuelles de NO2 supérieures au seuil OMS. Les évaluations quantitatives d’impact sanitaire (EQIS)1 2 3 indiquent que si les recommandations OMS étaient respectées dans toutes les communes de la région :
- Entre 160 et 2 800 nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant seraient évités chaque année
- Entre 240 et 4 300 nouveaux cas de maladies cardio-vasculaires, respiratoires ou métaboliques chez l’adulte seraient également évités.
Chargement de Baisser nos vitesses : réduction de la population exposée au seuil (edito)...
Ces constats renforcent l’importance d’intensifier les efforts pour réduire encore les niveaux de pollution. Des actions doivent donc être engagées sur les secteurs du trafic routier et du chauffage résidentiel pour améliorer durablement la qualité de l'air et diminuer les effets néfastes sur la santé et le climat. Afin d’alimenter les réflexions de chaque citoyen et acteur public, Atmo Occitanie a étudié les impacts de deux actions portant sur les mobilités : la baisse des vitesses réglementaires et la réduction des distances en véhicules motorisés. Au regard des enjeux air/climat/énergie/santé, ces actions ont été évaluées en termes de consommations énergétiques et d’émissions de GES, NOx et PM2,5. Leurs effets sur l’exposition de populations au-delà des seuils pour la protection de la santé pour le NO2 ont également été étudiés.
(1)Estimation des bénéfices potentiels pour la santé d’une amélioration de la qualité de l’air ambiant en Occitanie. Saint-Maurice : Santé publique France, janvier 2025
(2)Évolution des impacts de la pollution atmosphérique sur la santé entre 2009 et 2019 - Évaluation quantitative sur le territoire du plan de protection de l’atmosphère de Toulouse – Octobre 2024 – CREAI-ORS – Atmo Occitanie
(3)Évolution des impacts de la pollution atmosphérique sur la santé entre 2009 et 2019 - Évaluation quantitative sur le territoire du plan de protection de l’atmosphère de Montpelier– Octobre 2024 – CREAI-ORS – Atmo Occitanie
Baisser nos vitesses : réduire la pollution atmosphérique
Atmo Occitanie a analysé l’impact de la réduction des vitesses des véhicules légers sur la qualité de l’air et le climat. L’étude porte sur les axes routiers dont les vitesses réglementaires sont égales ou supérieures à 80 km/h. En effet, la consommation de carburant et les émissions de polluants d’un véhicule varient en fonction de sa vitesse selon une courbe en U, le minimum est ainsi observé à :
- 70 km/h pour la consommation de carburant, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’oxydes d’azote (NOx),
- 90 km/h pour les émissions de particules fines (PM2,5).
Les vitesses des poids lourds, des cars et des bus n'ont pas été modifiées, celles-ci permettant, d’ores et déjà, d’atteindre le seuil minimal de consommation de carburant et d’émissions de polluants.
Cette étude vise à :
- Évaluer l'impact de l'abaissement de la vitesse des véhicules légers de :10 km/h sur les axes routiers réglementés à 80 et 90 km/h
- 20 km/h sur les voies réglementées à 110 et 130 km/h
- Mesurer l'effet de cette réduction sur la consommation de carburant et les émissions de NOx, GES et PM2.5, ainsi que sur l’exposition de la population et des surfaces aux valeurs limite pour la protection de la santé fixées pour le NO2.
- Mettre les résultats à disposition des collectivités et des citoyens pour éclairer les prises de décision individuelles ou collectives à enclencher pour améliorer la qualité de l’air et réduire l’impact climatique de nos déplacements
Baisser les distances parcourues : réduire la pollution atmosphérique
La crise sanitaire de 2020 a entraîné une modification sans précédent des comportements et notamment des mobilités. Les mesures de confinement, la limitation des activités sociales et professionnelles ainsi que le recours massif au télétravail ont conduit à une baisse exceptionnelle du trafic routier. Cette réduction, d’une ampleur jamais observée auparavant, a offert un cadre unique pour analyser l’impact de la mobilité sur la qualité de l’air, les émissions polluantes et l’exposition de la population.
Deux scénarios ont été construits à partir des enseignements de la crise COVID :
- Scénario « mobilité contrainte » : il repose sur une reconduction de la baisse moyenne des distances parcourues par l’ensemble des véhicules observée durant la crise sanitaire. Il constitue une référence permettant d’évaluer l’effet d’une réduction massive et soudaine de la mobilité.
- Scénario « mobilité acceptable » : ce scénario, plus prospectif, correspond à une diminution équivalente à la moitié de cette baisse. Pour les véhicules particuliers, cette évolution est cohérente avec les évolutions attendues grâce à la mise en œuvre de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), qui encourage la réduction de l’usage individuel de la voiture grâce à l’amélioration des transports publics, le développement du covoiturage, de l’usage du vélo... En revanche, pour les poids lourds et le fret, une telle baisse ne repose pas sur des tendances actuelles et supposerait la mise en œuvre de nouvelles stratégies publiques locales et nationales.
Cette étude vise à :
- Évaluer l'impact de la baisse des distances parcourues en véhicules thermiques selon les deux scénarios construits à partir des enseignements de la crise COVID :
- Mesurer l'effet de cette réduction sur la consommation de carburant et les émissions de NOx, GES et particules PM2.5, ainsi que sur l’exposition de la population et des surfaces à la valeur limite pour la protection de la santé fixée pour le NO2.
- Mettre les résultats à disposition des collectivités et des citoyens pour éclairer les prises de décision individuelles ou collectives à enclencher pour améliorer la qualité de l’air et réduire l’impact climatique de nos déplacements.
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